Au coeur du village, au choeur de l’église pourrait-on dire, se trouve la seule oeuvre classée monument historique de la commune. Une statue en bois polychrome d’une hauteur de près de 70 cms représentant la Vierge Marie abritant sous son manteau un groupe de 14 jeunes filles agenouillées, cierge à la main. Notre-Dame de Bon Secours, de Grâce, de Consolation, tels sont les vocables que reçoivent ce genre de représentation de la madone.
Les vierges au manteau connaissent une grande vogue du 14éme au 16éme siècle mais c’est en 1760 que Mr Magnier, chanoine régulier et procureur de la maison du Tholy commande l’oeuvre à un sculpteur spinalien nommé Hubert Jeandel. Elle coûtera au commanditaire 2 louis car selon son auteur “C ’est un travail difficile”. En effet, on peut apprécier la finesse des détails dans les drapés, les visages des petits personnages, leurs mains, leur coiffure jusqu’aux 2 bottines proéminentes et les deux cierges au 1er plan.

Justement les écussons qui recouvrent ses derniers sont la marque de tradition toujours en vigueur dans nos montagnes. Ainsi dés la création de la paroisse, les habitants se regroupent en confréries sous l’impulsion de saints traditionnels (St Joseph, Nicolas, Sébastien, Roch, Barbe, Catherine, Agathe) ou influencés par le culte marial (de la nativité, de Notre Dame de l’Assomption, du St Rosaire). L’existence d’une congrégation des filles au Tholy ne fut confirmé qu’en 1719 par une bulle d’Innocent X. C’est pour elles que fut réalisée cette statue dont l’iconographie est très repandue en Lorraine.

Une des plus connue, Notre Dame de Bon-Secours à Nancy également en bois peint mais plus ancienne représente cette fois les ducs de Lorraine et leur famille sous le manteau. Dans les Vosges, huit autres localités possèdent une Vierge au manteau, mais en pierre datant du 17éme et 18 éme siècle et abritée dans des chapelles. La période et le lieu tendrait à confirmer le culte de la Vierge de la Miséricorde et de son manteau protecteur face aux épidémies et maladies qui avaient cours à l’époque du côté d’Epinal. Point de peste par exemple au Tholy en 1760 mais le même soucis et besoin de protection.

La statue aurait été restaurée par Mr de Varenne à la demande du chanoine Vaucourt, curé du village à la fin du 19ème siècle (1884-1891). Elle le fut à nouveau beaucoup plus récemment cette fois à la demande de la municipalité.


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